Qu’est-ce qu’une fistule artérioveineuse (FAV) ?
La FAV est une communication que l’on crée artificiellement dans le corps humain entre une veine et une artère. Elle se situe majoritairement dans le bras ou l’avant-bras. La création d’une fistule passe par une intervention chirurgicale sous anesthésie locale.
La veine reçoit alors une partie du sang détourné de l’artère, dont la pression la fait gonfler et se dilater. Elle présente ainsi un débit sanguin suffisant pour l’hémodialyse.
Le chirurgien la positionne généralement sur le bras non-dominant (gauche pour un droitier et inversement).
Pour quelle application l’utilise-t-on ?
La fistule artérioveineuse permet la dialyse des patients en insuffisance rénale.
Les reins de ces patients ont subi une détérioration irréversible. En conséquence, ils n’assurent plus leur mission au niveau attendu pour garantir le fonctionnement normal du corps humain.
La dialyse vient ainsi remplacer les reins défaillants dans leur mission de purification du sang (élimination de l’eau et des déchets). Plus précisément, elle consiste à organiser les échanges entre le sang qui circule dans le corps et une solution liquide externe. Cette solution, appelée dialysat, a une composition proche de celle du plasma sanguin (un des composants naturels du sang). Le sang se débarrasse ainsi de son trop plein d’eau et des déchets qu’il contient, transférés au dialysat.
Ces échanges se font à travers une membrane, soit naturelle soit artificielle.
La membrane naturelle utilisée en dialyse est le péritoine, qui se trouve à l’intérieur de l’abdomen. On parle alors de dialyse péritonéale, qui va consister à injecter le dialysat puis à l’extraire au bout de quelques heures une fois qu’il aura collecté les déchets du sang.
L’hémodialyse utilise quant à elle une membrane artificielle. Dans ce deuxième cas, c’est le sang qu’on extrait du corps, les échanges avec le dialysat ont lieu à l’extérieur de l’organisme, puis le sang une fois purifié est réinjecté.
Pourquoi est-elle nécessaire ?
Pour réaliser l’hémodialyse, il faut donc extraire le sang puis le réinjecter. Or le système veineux superficiel auquel on a un accès direct (dans le bras par exemple) présente un débit sanguin insuffisant pour cette opération. Les artères, qui ont inversement un débit suffisant, ne résistent pas à des injections répétées.
Deux options sont alors possibles pour créer un accès vasculaire (aux vaisseaux sanguins) répondant aux besoins :
• On implante un dispositif pour accéder à une veine profonde (un tube qui va la relier avec l’extérieur), au débit plus important.
• On transforme le réseau vasculaire superficiel pour augmenter son débit, en créant une fistule. Méthode privilégiée par sa simplicité d’emploi, elle présente d’autre part un moindre risque d’infection et se caractérise par sa longévité d’utilisation.
En venant artificiellement modifier les flux sanguins de la zone où elle est réalisée, la fistule garantit que la veine ait ainsi le débit requis par l’hémodialyse.
Comment intervient la fistule pendant la séance d’hémodialyse ?
Lorsque le patient vient dans le centre de dialyse pour sa séance (3 fois par semaine en moyenne), l’infirmière le relie à la machine qui va gérer les échanges entre le sang et le dialysat.
Une première aiguille, dite artérielle, plantée dans la fistule, vient extraire le sang à nettoyer.
Ce sang va circuler dans le générateur d’hémodialyse, pour se débarrasser de ses déchets dans le dialysat.
A la fin du processus, le sang ainsi épuré est réinjecté la fistule, par l’intermédiaire d’une deuxième aiguille, dite veineuse.
Quelles sont les complications possibles ?
1- Le débit sanguin n’atteint pas le bon niveau.
• Il reste insuffisant, il faut alors procéder à une dilatation ou créer une nouvelle fistule.
• Il dépasse le niveau attendu, pouvant entraîner des complications :
o Arrêt de la circulation sanguine dans la main (ischémie digitale), qui peut se traduire par des sensations perturbées (doigts froids, insensibles…), des douleurs, voire par la mort des tissus (nécrose)
o Augmentation du débit cardiaque, pouvant conduire à une insuffisance cardiaque.
2- La veine reste à un niveau trop profond et on ne peut y accéder. Il faut alors la remonter sous la peau.
3- Un caillot sanguin se forme et vient boucher la fistule (thrombose).
Chacun de ces dysfonctionnements nécessitera une intervention chirurgicale pour le corriger.
En quoi est-ce important de prendre soin de sa fistule artérioveineuse ?
Chaînon essentiel dans le traitement de l’insuffisance rénale chronique terminale, la fistule artérioveineuse doit être maintenue en état de bon fonctionnement dans la durée.
Retrouvez les conseils à suivre pour en prendre bien soin.